DOSSIER Sionisme : matrice d’un monde sous emprise
Introduction
Le sionisme n’est pas une idéologie comme les autres.
Ce n’est pas un projet national, ce n’est pas un refuge pour un peuple persécuté.
C’est une entreprise coloniale planifiée, née dans les salons de l’Europe impériale et chrétienne, financée par les élites financières, imposée par les armes, légitimée par les larmes.
Dès le départ, ce projet ne vise pas la coexistence, ni même la survie. Il vise la domination.
Domination sur une terre. Sur un peuple. Puis sur une région. Puis sur les récits. Puis sur les institutions. Puis sur le monde.
Le sionisme a construit un État fondé sur le vol et la violence, et il a étendu ses tentacules bien au-delà de la Palestine.
Il infiltre les gouvernements, manipule les médias, contrôle les récits, dicte les guerres, oriente les sanctions, fait taire les artistes, humilie les peuples.
Il brandit la mémoire de la Shoah comme une arme. Il transforme toute critique en blasphème. Il fait de chaque voix dissidente un “antisémite”, de chaque Palestinien un “terroriste”, de chaque massacre une “opération défensive”.
Aujourd’hui, le sionisme n’est plus seulement une idéologie.
C’est un régime global. Un appareil. Un réseau. Une machine.
Et cette machine tue.
Elle tue en Palestine. Elle tue en silence. Elle tue avec l’argent de l’Europe, avec les bombes américaines, avec la complicité des monarchies arabes et la lâcheté de l’ONU.
Elle tue les enfants de Gaza, les poètes de Jénine, les journalistes, les médecins, les mères.
Elle tue les mots. Elle tue la vérité. Elle tue l’espoir.
Ce dossier est une réponse à cette machine.
Une contre-histoire. Une anatomie de la domination. Un appel à la rupture.
Il est temps de nommer l’ennemi. De l’exposer. De le démanteler.
Pas pour haïr. Mais pour libérer...

1. Le sionisme n’est pas le judaïsme
Le sionisme est une idéologie politique née officiellement en 1897 à Bâle, en Suisse, lors du premier congrès sioniste convoqué par Theodor Herzl. Ce dernier, journaliste austro-hongrois, proposait la création d’un État juif indépendant comme solution au problème d’antisémitisme en Europe. Le congrès de Bâle marque le début d’un projet structuré visant à établir une entité étatique juive en Palestine, alors sous domination ottomane.
Le sionisme s’inscrit dès l’origine dans une logique coloniale. Il repose sur l’idée d’un droit de retour exclusif pour les Juifs sur une terre pourtant déjà habitée. Il prévoit l’achat ou l’accaparement des terres, le déplacement de populations locales, et l’édification d’un État ethnique sur des bases raciales, linguistiques et religieuses.
Contrairement à ce qu’affirme la propagande officielle de l’État d’Israël, le sionisme n’est pas le prolongement du judaïsme. Le judaïsme est une religion diasporique, apolitique, fondée sur la loi, la transmission, et la spiritualité. Il a toujours entretenu un rapport symbolique à la Terre sainte, sans volonté de conquête militaire ou de souveraineté territoriale. Le sionisme rompt avec cette tradition. Il propose une solution politique, laïque et nationaliste, qui transforme une identité religieuse en projet d’État.
Dès le départ, ce projet a suscité une forte opposition au sein des communautés juives. Le mouvement ouvrier juif Bund, influent en Europe de l’Est, dénonçait au début du XXe siècle le caractère bourgeois, raciste et réactionnaire du sionisme. Il prônait l’émancipation des Juifs par la lutte des classes et non par l’exil territorial. Du côté religieux, des mouvements comme Neturei Karta ou Satmar, encore actifs aujourd’hui, condamnent le sionisme comme une hérésie. Selon leur interprétation, seul le messie peut restaurer Israël, et toute tentative humaine de le faire est considérée comme une rébellion contre Dieu.
L’idéologie sioniste a tiré profit de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah pour accélérer son projet. Alors même que ses leaders étaient largement absents ou inefficaces face à la destruction des Juifs d’Europe, le mouvement sioniste a utilisé le génocide nazi pour obtenir une reconnaissance internationale. La mémoire de la Shoah a été mobilisée comme un outil diplomatique, un levier émotionnel et un argument d’autorité. Toute critique du projet sioniste est depuis systématiquement assimilée à de l’antisémitisme, dans une confusion volontaire qui empêche tout débat rationnel.
Cette confusion constitue l’un des piliers du régime d’impunité dont bénéficie l’État d’Israël depuis sa création. Elle permet de criminaliser la solidarité avec le peuple palestinien, de censurer les voix juives dissidentes, et de transformer une critique politique légitime en délit d’opinion.
Il est essentiel de rappeler cette distinction. Le sionisme est une idéologie politique apparue en Europe à la fin du XIXe siècle. Le judaïsme est une religion plurimillénaire. Confondre les deux, c’est reproduire un discours de propagande. Distinguer les deux, c’est refuser l’amalgame, protéger la mémoire, et rétablir la vérité historique.

2. La création de l’État d’Israël : mythe fondateur et nettoyage ethnique
L’État d’Israël n’a pas été fondé sur un miracle, ni sur un retour ancestral, encore moins sur une terre vide. Il a été établi par la force, à travers une guerre planifiée, une stratégie d’épuration ethnique, et un soutien international arraché dans les coulisses diplomatiques à coups de lobbying, de chantage moral et d’alliances avec les grandes puissances occidentales.
En 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte le plan de partage de la Palestine (résolution 181), qui propose de créer deux États : un juif et un arabe. Ce plan attribue aux sionistes 55 % du territoire alors qu’ils ne représentent qu’environ un tiers de la population et ne possèdent que 7 % des terres. La majorité arabe palestinienne rejette ce projet unilatéral, perçu comme une spoliation massive organisée depuis l’extérieur.
Dès l’adoption du plan, les milices sionistes — Haganah, Irgoun et Lehi — passent à l’offensive. Entre novembre 1947 et mai 1948, elles lancent plus de 200 opérations militaires visant à expulser les Palestiniens, détruire les villages, terroriser les civils et prendre le contrôle de territoires au-delà des frontières prévues par l’ONU. Cette campagne, baptisée par les historiens israéliens eux-mêmes « Plan Dalet », constitue la matrice d’un nettoyage ethnique à grande échelle.
Le 9 avril 1948, le massacre du village de Deir Yassin, où plus d’une centaine de civils palestiniens sont assassinés, marque un tournant. Les violences se multiplient, les rumeurs d’exactions se propagent, et des centaines de milliers de Palestiniens fuient sous la menace. En mai 1948, lorsque David Ben Gourion proclame unilatéralement l’indépendance de l’État d’Israël, plus de 300 000 Palestiniens ont déjà été expulsés. Ce sera le début de la Nakba : la catastrophe.
Au total, entre 1947 et 1949, plus de 750 000 Palestiniens sont chassés de chez eux, plus de 500 villages sont détruits, les habitants sont interdits de retour, les terres sont confisquées, et des lois sont votées pour légaliser rétroactivement l’expropriation. Cette politique, loin d’être accidentelle, est documentée par de nombreux historiens israéliens critiques, comme Ilan Pappé, qui parlent explicitement de stratégie d’expulsion préméditée.
La guerre de 1948 n’était pas une guerre défensive. C’était une guerre de conquête. Elle s’est poursuivie en 1956, 1967, 1973, 1982, jusqu’à aujourd’hui. Chaque conflit a servi à étendre le territoire, à contrôler de nouvelles ressources, à renforcer l’apartheid. Chaque armistice a consolidé l’impunité.
La création d’Israël repose sur un mythe : celui d’un peuple sans terre revenant sur une terre sans peuple. La réalité est tout autre. La Palestine était peuplée, cultivée, organisée. Ce qui s’est produit entre 1947 et 1949 est un cas d’école de nettoyage ethnique : planifié, exécuté, nié.
Aujourd’hui encore, le droit au retour des réfugiés palestiniens est refusé, en violation directe de la résolution 194 des Nations Unies. Les Palestiniens vivent soit dans l’exil, soit sous occupation militaire, soit dans des enclaves administrées comme des prisons à ciel ouvert. Et tout cela continue de s’appeler, dans les discours officiels occidentaux, une démocratie.
La création d’Israël est présentée comme une victoire morale de l’après-guerre. Elle est en réalité l’un des plus grands crimes politiques du XXe siècle. Un État fondé sur le vol, l’épuration, et le mensonge.

3. L’emprise sur les États-Unis : argent, influence, guerre
Depuis les années 1960, Israël exerce une influence sans équivalent sur la politique étrangère des États-Unis. Ce lien ne repose ni sur la morale ni sur des valeurs partagées, mais sur une stratégie d’infiltration des cercles de pouvoir, une emprise financière sur les institutions clés, et une instrumentalisation systématique de l’Holocauste comme levier émotionnel et diplomatique.
Le principal vecteur de cette influence est l’AIPAC, le Comité des affaires publiques américano-israéliennes, organisation de lobbying fondée en 1951. Officiellement indépendante, elle fonctionne en réalité comme une extension directe des intérêts israéliens au sein du Congrès américain. L’AIPAC ne se contente pas d’influencer les votes. Elle sélectionne les candidats, finance leurs campagnes, et orchestre leur ascension ou leur chute en fonction de leur alignement sur la ligne pro-israélienne. Aucun autre pays au monde ne dispose d’un tel dispositif de contrôle parlementaire à Washington.
Chaque année, Israël reçoit plus de 3,8 milliards de dollars d’aide militaire américaine. Ces fonds sont votés sans débat, sans condition, quelles que soient les violations des droits humains commises. En parallèle, les États-Unis utilisent systématiquement leur droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour bloquer toute résolution critique à l’égard d’Israël, même en cas de massacres documentés. Cette relation n’est pas bilatérale. Elle est asymétrique. Elle met au service d’un État étranger la machine diplomatique, militaire et médiatique de la première puissance mondiale.
Cette emprise ne s’arrête pas aux institutions politiques. Elle s’étend à Hollywood, aux grands médias, aux think tanks, aux universités, aux plateformes de financement des campagnes. Des groupes comme CAMERA, ADL ou StandWithUs traquent, fichent et intimident les journalistes, universitaires et militants qui remettent en cause la version officielle des faits. La critique d’Israël est ainsi reléguée dans l’espace marginalisé de l’activisme radical, tandis que les voix pro-palestiniennes sont qualifiées de subversives ou antisémites.
Depuis les attentats du 11 septembre, l’agenda militaire américain s’est aligné de façon croissante sur les intérêts israéliens. La guerre en Irak, justifiée par des mensonges d’État, a été promue activement par les néoconservateurs américains liés à l’appareil sécuritaire israélien. Les plans d’attaque contre l’Iran, les campagnes de déstabilisation en Syrie, les sanctions contre le Liban et le Hezbollah, les normalisations forcées avec les monarchies du Golfe, tout converge vers un objectif géostratégique clair : assurer la suprématie régionale d’Israël au prix de l’effondrement du Moyen-Orient.
En échange, les États-Unis n’obtiennent rien d’autre qu’une dépendance croissante à un allié toxique qui les entraîne dans des guerres sans fin, nourrit le terrorisme global et ruine leur crédibilité diplomatique.
Ce rapport n’est pas une alliance. C’est une soumission. Une colonisation inversée. Un piège soigneusement construit, où l’aide coule à sens unique, où les principes sont suspendus, et où la souveraineté américaine est sacrifiée sur l’autel d’un État raciste, colonial et en guerre permanente.
L’empire américain a mis le genou à terre devant Israël. Et le monde en paie le prix.

4. Le projet Grand Israël : annexion, apartheid, chaos régional
L’expansion du territoire israélien ne s’est jamais limitée aux frontières de 1948 ni même à celles de 1967. Le sionisme politique, dans sa version dure et historique, a toujours porté une ambition implicite mais constante : l’établissement d’un Grand Israël, s’étendant du Nil à l’Euphrate. Ce fantasme géopolitique, s’il n’a jamais été formellement proclamé, structure les politiques d’occupation, d’annexion, de fragmentation régionale et de domination stratégique menées par l’État d’Israël depuis plus de 70 ans.
Après la guerre de 1967, Israël occupe militairement la Cisjordanie, Jérusalem-Est, Gaza, le plateau du Golan et le Sinaï. Cette victoire militaire transforme radicalement le rapport de force et ouvre la voie à une colonisation massive. Loin d’être des implantations marginales, les colonies israéliennes deviennent une infrastructure d’État : routes réservées, réseaux d’eau différenciés, zones de sécurité, check-points, bases militaires. Chaque colonie est un poste avancé de l’apartheid, un verrou territorial, une provocation juridique.
Malgré les résolutions de l’ONU, les condamnations de la Cour internationale de justice, les mises en garde des ONG, la colonisation n’a jamais cessé. Elle s’est même accélérée sous tous les gouvernements, qu’ils soient travaillistes ou ultranationalistes. Aujourd’hui, plus de 700 000 colons israéliens vivent illégalement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Ils sont protégés par l’armée, subventionnés par l’État, et armés en toute impunité. Le projet d’un État palestinien viable est devenu une fiction diplomatique, méthodiquement démantelée.
À Gaza, Israël a appliqué un autre modèle : celui de l’enfermement total. Depuis 2007, le blocus transforme la bande de Gaza en territoire asphyxié, privé d’eau potable, d’électricité stable, de médicaments, de matériaux de construction. Chaque tentative de résistance est écrasée par des bombardements massifs, des assassinats ciblés, des campagnes militaires dévastatrices. L’utilisation d’armes interdites comme le phosphore blanc, les frappes contre les hôpitaux, les écoles et les convois humanitaires font de Gaza un laboratoire de guerre à ciel ouvert, observé en silence par la communauté internationale.
Le projet Grand Israël ne concerne pas seulement les Palestiniens. Il repose sur une stratégie régionale de fragmentation contrôlée. En soutenant la déstabilisation de ses voisins, en intervenant militairement ou par le biais de proxies, Israël maintient son rôle de puissance dominante au cœur d’un Moyen-Orient affaibli. L’annexion du Golan syrien, reconnue par les États-Unis en 2019, s’inscrit dans cette logique d’expansion normalisée par le fait accompli.
Dans les faits, Israël a déjà annexé une grande partie de la Cisjordanie. Le droit international est suspendu, les diplomaties occidentales sont complices ou muettes, et les institutions internationales ont perdu toute crédibilité.
Le projet Grand Israël n’est pas une théorie extrême. C’est une réalité territoriale, militaire et politique. Il s’appuie sur la destruction d’une société, la négation d’un peuple, et l’imposition d’un ordre racial.
Tant que ce projet n’est pas stoppé, il ne peut y avoir ni paix, ni justice, ni stabilité au Proche-Orient.

5. Le sionisme globalisé : réseaux d’influence et normalisation autoritaire
Le sionisme ne se limite pas à un territoire ni à une population. Il s’est transformé en doctrine géopolitique exportable, adaptée aux régimes autoritaires, aux élites économiques et aux appareils sécuritaires à travers le monde. De l’Europe à l’Afrique, de l’Amérique latine aux monarchies du Golfe, Israël s’est imposé comme un modèle pour les États qui veulent contrôler, surveiller, militariser et réprimer. Ce réseau d’alliances repose sur une logique simple : marchandiser la technologie de l’apartheid, échanger l’impunité contre l’impunité.
En Europe, l’influence israélienne se manifeste à travers des structures communautaires qui servent de relais d’influence, comme le CRIF en France ou le BICOM au Royaume-Uni. Ces institutions agissent comme des lobbys politiques, filtrant les débats publics, orchestrant des campagnes de diffamation contre les voix critiques, et pesant sur les nominations politiques et médiatiques. En France, toute critique d’Israël est immédiatement assimilée à de l’antisémitisme par les responsables politiques, quels que soient leur bord ou leur niveau de connaissance du sujet. Cette confusion est entretenue activement par des lois, des circulaires et des associations proches du pouvoir, au mépris du droit à l’information et de la liberté d’expression.
Dans le monde arabe, le sionisme a trouvé des alliés de circonstance parmi les régimes autoritaires. Les accords d’Abraham signés entre Israël, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan ne sont pas des traités de paix. Ce sont des pactes de répression. En échange d’un soutien technologique et diplomatique, Israël obtient une reconnaissance qui légitime ses crimes et sa politique d’apartheid. Ces régimes, eux, importent des outils de surveillance de masse, de cyberespionnage et de contrôle des populations. La normalisation ne passe pas par les peuples. Elle passe par les services secrets.
En Afrique, Israël mène une stratégie agressive d’implantation diplomatique, sécuritaire et économique. Il exporte des systèmes de surveillance, forme les forces de l’ordre, sécurise les régimes en place, tout en accédant aux ressources naturelles et aux votes à l’ONU. Le modèle israélien s’insère dans les logiques de néocolonialisme et de pillage déjà existantes. Il renforce les régimes autoritaires, protège les intérêts occidentaux, et marginalise les mouvements populaires.
En Amérique latine, Israël a longtemps soutenu les dictatures militaires, de l’Argentine à la Colombie. Il forme les forces spéciales, fournit des armes, des drones, des logiciels espions comme Pegasus. Il coopère activement avec les polices anti-émeutes et les services de renseignement. Au Brésil, Jair Bolsonaro a ouvertement salué le modèle israélien comme un exemple à suivre. En Colombie, les anciens militaires formés par Tsahal conseillent les élites locales dans la lutte contre les mouvements sociaux. Le sionisme devient une technologie de pouvoir, déployée au service de la contre-insurrection mondiale.
Dans tous ces pays, l’objectif est le même : neutraliser les oppositions, criminaliser les luttes populaires, assurer l’impunité des élites. Israël vend l’expertise de l’apartheid comme une solution sécuritaire globale. Il offre un récit, une méthode, un arsenal. Il devient le point de convergence des intérêts répressifs et des ambitions autoritaires.
Le sionisme globalisé n’est pas une théorie. C’est un système. Une infrastructure d’influence. Un marché politique et militaire. Ce n’est pas seulement la Palestine qu’il écrase. C’est tout un modèle de démocratie qu’il mine.

6. Le génocide palestinien : crime à ciel ouvert, silence mondial
Ce qui se passe en Palestine n’est pas un conflit. Ce n’est pas une guerre. Ce n’est pas une opération militaire. C’est un génocide. Un processus méthodique, planifié, assumé, visant à effacer un peuple, sa mémoire, sa terre, son avenir.
Depuis octobre 2023, l’armée israélienne mène à Gaza une campagne d’extermination qui dépasse toutes les limites. Plus de 50 000 morts (Avril 2025), dont une majorité d’enfants. Des hôpitaux bombardés délibérément. Des maternités rasées. Des journalistes ciblés. Des familles entières anéanties sous les décombres. Aucun lieu n’est sûr. Aucune trêve n’est respectée. Aucune ligne rouge ne freine la machine.
Les chiffres ne disent pas tout. Les survivants témoignent de corps d’enfants carbonisés, de quartiers entiers nivelés, de blessés exécutés par des snipers, de civils affamés piégés entre les tanks et les drones. Israël utilise du phosphore blanc sur des zones civiles, affame la population en bloquant l’entrée de l’aide humanitaire, coupe l’eau, l’électricité, le carburant. Il transforme la vie en supplice et la mort en statistique.
Les images arrivent en temps réel. Les ONG alertent. Les médecins hurlent. L’ONU proteste mollement. Et pourtant, les États occidentaux continuent de voter des budgets d’armement, d’envoyer des cargaisons de bombes, de justifier l’injustifiable. L’Union européenne finance l’UNRWA d’une main et ferme les yeux de l’autre. Les États-Unis fournissent les armes, les munitions, les boucliers diplomatiques.
Le droit international est suspendu. La Cour pénale internationale est paralysée. Les mots comme apartheid, nettoyage ethnique, crime de guerre ne suffisent plus. Il s’agit d’un génocide en cours. Un génocide dont les auteurs parlent librement devant les caméras, en direct. Des ministres israéliens appellent à raser Gaza, à déporter la population vers le Sinaï, à couper toute aide jusqu’à ce que le peuple cède. Des députés évoquent une “solution finale”. Et personne ne les arrête.
Ce génocide est aussi médiatique. Les plateformes censurent les témoignages palestiniens. Les grands médias occidentaux reprennent les éléments de langage israéliens, parlent de “frappes ciblées”, de “bavures”, d’“escarmouches”. Ils effacent les victimes, banalisent la terreur, inversent les rôles. Ils transforment les agresseurs en victimes, les résistants en barbares, les massacres en légitime défense.
En 2024, tuer un enfant palestinien ne choque plus. C’est devenu un bruit de fond. Un décor. Une habitude. Une statistique. C’est cela, le vrai triomphe du sionisme : transformer l’horreur en normalité.
Le génocide palestinien ne s’achèvera pas faute de munitions. Il cessera seulement lorsque les opinions publiques briseront l’armure de l’impunité. Lorsqu’elles refuseront de continuer à regarder ailleurs.
Il ne s’agit plus de dénoncer. Il s’agit d’arrêter une machine de mort. Maintenant!

7. Résistance et dignité : le peuple palestinien face à l’effacement
Depuis plus de soixante-quinze ans, le peuple palestinien fait face à l’un des systèmes d’oppression les plus sophistiqués, les plus violents et les plus prolongés de l’histoire contemporaine. Pourtant, malgré les expulsions, les murs, les prisons, les bombes et la faim, il résiste. Il résiste par les armes, par les mots, par les corps, par la mémoire. Il résiste parce qu’il n’a pas le choix.
La résistance palestinienne ne se réduit pas aux images de lance-roquettes ou aux combats urbains. Elle prend des formes multiples : grèves générales, manifestations, protection des oliviers, réappropriation de la culture, récits de survivants, poésie, enseignement clandestin, transmission orale. Elle est une lutte pour l’existence dans un monde qui veut leur nier jusqu’au droit de nommer leur douleur.
Dans les camps de réfugiés au Liban, en Cisjordanie, à Gaza, les générations grandissent avec la clé de la maison détruite autour du cou. Ces clés ne sont pas des reliques. Ce sont des actes politiques. Une promesse que rien n’est terminé. Que le retour est un droit, non un rêve.
Les prisonniers politiques sont plus de 6 000, dont des enfants. Torturés, isolés, condamnés sans procès équitable, ils constituent une colonne vertébrale de la lutte palestinienne. À chaque libération, les foules les accueillent comme des héros. Parce qu’ils incarnent ce que l’oppresseur redoute le plus : la fermeté.
Les femmes jouent un rôle central dans la résistance. Elles organisent, protègent, éduquent, soignent, défient les soldats. Elles élèvent des enfants dans des ruines, continuent à cuisiner, à écrire, à raconter. Elles sont la continuité du peuple.
La résistance palestinienne est aussi littéraire, artistique, spirituelle. Elle refuse l’effacement. Elle s’écrit dans les livres de Ghassan Kanafani, dans les poèmes de Mahmoud Darwich, dans les graffitis des murs de Naplouse, dans les expositions de réfugiés à Londres ou à Ramallah. Elle est partout où un Palestinien raconte ce qui lui a été volé.
Ce peuple vit sous occupation, sous blocus, sous menace constante. Et pourtant, il continue de dire non. Non à l’annexion. Non à l’apartheid. Non à la disparition.
Le sionisme n’a pas encore compris que la résistance palestinienne ne se mesure pas en armes ni en budgets. Elle se mesure en attachement, en mémoire, en dignité. Elle est une réponse humaine à une entreprise d’effacement total.
Chaque enfant qui crie, chaque vieux qui reste, chaque mère qui pleure, chaque mot en arabe interdit, chaque pierre jetée, chaque olive récoltée est un acte de résistance.
Et tant que ce peuple tiendra debout, le projet sioniste n’aura pas gagné.

8. Ce que nous devons faire : nommer, rompre, résister
Le temps des demi-mots est terminé.
Ce que nous affrontons n’est pas un excès, un débordement ou une dérive. C’est un système. Une architecture politique fondée sur le vol, le racisme, la répression et le mensonge. Un système dont le nom est clair : sionisme.
Le sionisme n’est pas une opinion. C’est une machine de guerre.
Ce n’est pas un projet de coexistence. C’est une entreprise d’exclusion.
Ce n’est pas une protection pour les Juifs. C’est une prise d’otage identitaire au service d’un État militarisé.
Il ne s’agit pas de réformer ce système. Il s’agit de le démanteler.
Rompre avec le sionisme, c’est d’abord rompre avec les langages de la domination. Cesser de parler de “conflit” pour nommer une occupation. Cesser de parler de “droits israéliens à se défendre” pour justifier des massacres. Cesser de “condamner la violence des deux côtés” quand un seul bombarde, colonise et affame.
Cela implique de sortir du piège sémantique. Refuser l’équation imposée entre antisionisme et antisémitisme. Réaffirmer que critiquer un État raciste n’a rien à voir avec la haine des Juifs. Et rappeler que les premières victimes du sionisme furent aussi des Juifs, anticolonialistes, universalistes, réduits au silence ou exilés.
Cela implique de rompre les complicités.
Rompre avec les gouvernements qui soutiennent Israël militairement et diplomatiquement.
Rompre avec les médias qui relaient sa propagande.
Rompre avec les ONG qui refusent de parler de génocide.
Rompre avec les entreprises qui profitent de l’apartheid.
Cela implique d’agir.
Boycott total des produits israéliens.
Désinvestissement des entreprises complices.
Sanctions contre les responsables politiques, militaires et économiques.
Appui inconditionnel au mouvement BDS.
Soutien public aux voix juives antisionistes.
Défense des artistes, intellectuels, universitaires censurés.
Cela implique de reconstruire un front international de solidarité.
Unir les peuples opprimés. Relier les luttes. Établir des passerelles entre les bantoustans de Cisjordanie, les favelas brésiliennes, les ghettos français, les camps de réfugiés syriens, les ZAD européennes. Car le sionisme n’est pas isolé. Il est au cœur d’un dispositif global de contrôle.
Cela implique enfin de garder vivante la mémoire des crimes.
Ne pas pardonner ce qui n’a jamais été reconnu.
Ne pas oublier ce qui continue.
Ne pas attendre que l’histoire soit écrite par les bourreaux.
La Palestine n’est pas seule. Elle est notre boussole.
Chaque bombe sur Gaza est un test pour notre humanité.
Chaque enfant palestinien assassiné mesure notre lâcheté ou notre courage.
Nous devons choisir. Maintenant.
Soit nous collaborons. Soit nous résistons.
G.S.